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La Carreto Ramado |
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Toutes les années, le 24 juin*, jour de la St Jean-Baptiste, patron du village, Barbentane fait une grande fête. A cette occasion, des Barbentanais promènent une "Carreto Ramado" (charrette ramée). C'est-à-dire que l’on attelle plus de 40 chevaux "en flèche" (l’un derrière l’autre) pour tirer une charrette ornée de branches de saules, de genêts et de fleurs d’iris… Chaque propriétaire tient son cheval à la main. Ils sont en tenu d’apparat : un pantalon bleu, une chemise blanche avec les armoiries de Barbentane cousus sur la poche de cœur et une large ceinture ventrale (la Taillole)… Les chevaux sont des bêtes de ‘labour’ de races diverses (Breton, Francomtois, Percheron, etc…) et qui ne sont élevés que pour ces occasions festives car il y a belle lurette que l’agriculture est entièrement mécanisée dans notre pays… |
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Chaque cheval est harnaché avec un collier spécifique à la Provence. Il est dit "Sarrazin" : très pointu et avec de larges bras pour soutenir les rênes. Il est aussi muni de petites piécettes brillantes, les mêmes que femmes arabes portent sur leurs foulards… Ce sont les peuplades d’Afrique du nord, les Maures et les Sarrasins qui, quand elles occupaient la Provence, nous ont laissé cet héritage (avec de nombreuses expressions qui sont restées dans notre parler Provençal)… |
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Le caparaçon aux armoiries de Barbentane qui orne le cheval de tête |
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Toutes les années, le 23 juin, veille de la fête St Jean Baptiste, c'est une des deux fêtes au village (l'autre, c'est la Vote, le dernier dimanche d'août)... A cette occasion et depuis des millénaires nous faisons un feu pour honorer la nuit la plus courte de l'année (solstice d'été dans l'hémisphère nord)… A partir du IVème siècle, l'église Catholique a transformé cette adoration païenne en une fête religieuse, le culte de St Jean-Baptiste… |
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Après un petit déjeuner gratuit, mais néanmoins très copieux (saucisson, pâté, côte de porc grillée, fromage et dessert) offert par les charretiers, on promène cet attelage dans les rues du village pour "monter" jusque devant l’église située dans son centre plus que millénaire. Là, le curé bénit la charrette pour lui porter "chance" durant l’année à venir… On redescend ensuite vers le bas du village, de la cinquantaine de chevaux attelés au départ, on en laisse plus qu'une dizaine. Et, c'est par trois cavalcades, autour du grand rond-point de la place St joseph, cavalcades qui se finissent toujours au grand galop, que ce termine cette manifestation haute en couleur et spécifique à nos contrées… |
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La Carreto Ramado dans sa livrée de fête |
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Le passage délicat de la Porte Calendrale |
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* Quand le 24 juin, le jour de la St Jean-Baptiste, tombe un dimanche, la Carreto Ramado est reportée la veille, le samedi 23 juin au matin. Au simple motif que tous les dimanches, à partir du 1er de juin jusqu'au dernier de septembre, une Carreto Ramado est déjà programmée dans chacun des villages environnants. En faire deux le même jour, le nombre de chevaux disponibles ne pourraient y suffire. |
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Cette "promenade" autour du village est une tradition très ancienne qui date des temps protohistoriques... Encore maintenant, dans les tribus les plus primitives, une fois l'an, on place les femmes et les enfants au centre du village et les hommes, en guise de protection, font des cercles autour… Cette tradition ancestrale a perduré chez nous dans des formes plus évoluées, mais c’est bien la continuation de cette pratique que l'on retrouve dans cette parade magnifique… |
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Une des cavalcades au rond-point de Saint Joseph |
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BARBENTANE LA FÊTE DE LA ST JEAN |
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Le feux de la St Jean |
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Les officiels et les Charretiers devant la Mairie avant de "monter" aux vêpres |
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Le Feu de la St Jean sur la place historique du Centre Ancien |
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Mais, malgré les apparences, c'est bien la célébration d'un changement saisonnier qui ouvrait l'époque des récoltes fruitières et la fenaison… De tout temps aussi, nos ancêtres allumaient un feu (symbole de purification) et, à l'époque, dansaient et festoyaient toute la nuit avec force libation… Les jeunes garçons, quand le feu est moins ardent et les flammes moins hautes, s'élancent et sautent au-dessus du foyer. C'est un rite initiatique qui indique aux filles, qu'ils sont devenus adultes et qu'ils peuvent, maintenant, draguer... |
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La fête se poursuit le lendemain par la "Carreto Ramado" et, dans l'après-midi, aux arènes, une course de taureaux dans la plus pure tradition camarguaise. Une course "aux razets", sans mise à mort, bien au contraire car ce sont les bêtes qui font la qualité de la course... |
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La course de taureaux |
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C'est une très vieille tradition Camarguaise et le jeu est tout "simple", il suffit à l'aide d'un "crochet" d'aller décrocher les attributs (glands, ficelles, cocardes) qui sont placés sur ou entre les cornes du taureau… Chaque cocardier à droit, après une minute de "mise en jambe", à 15 minutes de présence en piste… Les "razeteurs", toujours en blancs, doivent après un placement adéquat et une course de préparation, enlever un attribut avec leur crochet dans une succession codifiée : Coupe du frontal, enlèvement de la cocarde, du 1er et 2ème gland, de la 1ère et 2ème ficelle… |
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Un taureau juste après son entrée en piste et, à droite, un crochet de razeteur |
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Un superbe "coup de barrière" |
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Chaque attribut à une "mise" de départ, différente selon l'importance de l'attribut, et au fur à mesure que ce déroule la course cette mise augmente jusqu'à son "enlèvement" et ainsi de suite jusqu'au "dépouillement" complet du taureau ou dans la limite de 15 minutes par bête… Les taureaux sont sélectionnés et, selon leur caractère (bravoure, sens du placement, longueur de la poursuite, méchanceté), ils font la qualité de la course. Au plus ils sont renommés, au plus la course est d'importance et c'est parfois de très loin que les "affictionnados" viennent se régaler et admirer les prestations du "couple" homme et bête, forcément éphémère… |
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Quand, le cocardier, emporté par son élan poursuit l'homme jusqu'à ne plus voir le "pourtour"* et vient se fracasser avec son poitrail sur les planches, il fait un "coup de barrière"... Selon sa "course", coup de barrière ou pas, si la Présidence juge sa prestation remarquable, on lui "joue" l'ouverture de Carmen de Bizet, symbole d'honneur, de gloire et de valeur… Des taureaux de très grande renommée ont droit à une tombe et sont "statufiés" au même titre que les grands hommes, ce sont le Clairon et Goya à Beaucaire (30), Pascalet à Lunel (30), Gandar à Vauvert (30), Muscadet à Mauguio (30) et Camarina à Sénas (13)... Guy |
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Avec de jeunes taureaux, les courses peuvent être très spectaculaires |
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Un magnifique razet tout en harmonie |
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Si vous avez un peu de temps, si vous désirez vraiment vivre cette fête de "l'intérieur", allez jeter un œil à un de mes autres sites qui se nomme "Tempête". C'est une histoire véridique, forcément Provençale et indéniablement amorale... Guy Compléments : Site de la Fédération Française de la Course Camarguaise Site de la Fédération de la Carreto Ramado (pas très à jour) Site-blog sur la Course Camarguaise |
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D'ores et déjà, réservez ces dates et venez participez à la fête Barbentane vous attend ! |
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Depuis des temps très anciens, Barbentane se met en fête pour la St Jean. Dans leur livre "Histoire de Barbentane" Jean Arno et Henri Linsolas nous narrent que "Cette fête se faisait déjà à Barbentane en 1466. En 1529 les Syndics [ancêtres des municipalités, ndlr] achetaient des étoffes pour les coureurs, les lutteurs et les sauteurs, ainsi qu'un bonnet pour les tireurs, des savates pour les filles et des aiguillettes [ornement d'uniforme, ndlr] pour les enfants"… Elle se déroule sur deux jours et commence par : |
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Barbentane, le plus beau village de l'Univers |
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* Pourtour : enceinte circulaire en planches épaisses de couleur rouge, placée dans l'arène même qui sert de "planche d'appel" pour les razeteurs et de protection pour les hommes chargés de faire fonctionner les portes indispensables (toril, infirmerie, etc..). |