BARBENTANE

Les tableaux et icônes de l’église

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de Barbentane

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L'église paroissiale de Barbentane comporte de très belles œuvres : des tableaux, des statues, des icônes, une croix et aussi un nécrologe qui fait référence. Certaines de ces œuvres sont inscrites aux Monuments Historiques, d'autres pas. Dans cette première étude, Monsieur Denis Martin(1), mon frère Jean et moi-même, nous nous sommes penchés sur les tableaux et les icônes, voici le résultat de nos travaux…

Saint-Dominique

Ce tableau date du 18ème siècle, on n’en connaît pas l’auteur et il mesure 2,15m sur 1,47m(6). Il est actuellement situé dans la nef Sud de l’église, à droite de l’ancien Maître-autel...

Ce tableau représente la Vierge offrant le Rosaire à Saint-Dominique. C’est à Prouille (Aude, 11) en 1208 que Domingo de Guzman reçoit une apparition de la Vierge qui se montre à lui sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire. La mère de Domingo, alors qu’elle était enceinte de lui, aurait fait le rêve d’enfanter un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint-Dominique reprit donc cet emblème en disant qu'il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité...

Durant la croisade des Albigeois, il fonda l’ordre des Dominicains. Ordre qui passera à la postérité pour avoir formé de nombreux inquisiteurs de triste mémoire...

Sur "l’Écho de Barbentane" d’avril 1907, on peut lire à la page 3 un passage qui, je pense, doit être extrait des fameux "inventaires", qui faisaient suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905(2) : "Quelques tableaux la décorent. Au fond du sanctuaire : le Baptême de Notre-Seigneur, l'adoration des Rois, Sainte-Ursule et ses compagnes. Dans la grande nef, l'Annonciation, et, au-dessus de l'escalier de la chaire, une toile de valeur : Jésus enfant sur les genoux de la Sainte Vierge jouant avec Saint-Jean-Baptiste. Sur l'autel de Saint-Roch : Sainte-Catherine et Saint-Roch. En face, une Assomption avec Saint-Roch au-dessous". Donc, à cette époque au moins, 7 tableaux étaient visibles dans l’église. Dont 3 derrière l’autel ce que confirme la photo ci-contre qui doit dater de cette époque

Dans le livre écrit en 1930 "Essai sur les origines de la Paroisse de Barbentane et de sa vie religieuse" par Monsieur Denys-Marie Turrier(3), on peut lire à la page 26, dans un long paragraphe où il recense les différents éléments de l’église : "Puis enfin le tableau du Baptême de Notre-Seigneur peint et offert en 1880 par Louis Cuo de Barbentane, en religion Frère Théophile des Écoles Chrétiennes et trois tableaux offerts par Sébastien Fontaine, auteur de l’Histoire pittoresque de la ville de Barbentane". Donc, en 1930, soit une vingtaine d’années après, il n’en reste plus que 4 !!!

Sur la carte postale de l’intérieur de l’église ci-contre (collection de Jo Ayme), qui doit dater des années 1920/1930, on peut remarquer qu’au moins 5 tableaux sont visibles, peut-être 6, mais il n’est pas certain qu’un tableau ait été accroché au-dessus de l’autel de Sainte Marguerite, en tout cas de mémoire de Barbentanais plus personne ne se rappelle ce qu’il représentait…

On retrouve donc le tableau accroché au-dessus de l’escalier de la chaire qui représente la Sainte Famille placé maintenant dans la nef. Les tableaux du Baptême du Christ et de Saint Roch sont toujours à la même place qu’actuellement…

Dans son inventaire de 1972, le curé Linsolas note "3 tableaux des XVIème et XVIIème" ce qui laisse songeur, car aucun tableau n’est à ce jour daté du XVIème siècle, une confusion sans doute…

Le Baptême de Jésus

C’est un tableau de grande dimension 2,40m sur 1,73m et, malgré les apparences, ce n’est pas le tableau peint et offert par Louis Cuo en 1880. C’est un tableau qui date du 18ème pour les uns, voire 17ème pour les autres. Ce qui est sûr, c’est qu’il a été offert par la famille du marquis de Barbentane, car en bas et à droite, est représenté le blason de cette famille(4). Il est actuellement à gauche dans le chœur, derrière le Maître-autel. Il représente le Baptême du Christ dans les eaux du Jourdain par Jean-Baptiste...

En 1983, lors de l’inscription des tableaux de l’église aux Monuments Historiques, il semblerait que ce tableau ait été ‘oublié’ bien qu’il soit, pour moi et à ce jour, le plus beau, en tout cas le plus lumineux des tableaux de l’église(5). Il a été entièrement restauré par l’école d’art de Châteaurenard en 1993…

Pour mon frère Jean, Nestorius le patriarche de Constantinople disait au concile d’Éphèse que Jésus était un homme né de Marie et qu’il était devenu Dieu au moment de son baptême. Le patriarche Cyrille d’Alexandrie disait de son côté que Jésus avait une double nature, c’est à dire qu’il était à la fois homme et Dieu. C’est cette thèse qui l’a emportée et c’est de là que vient l’idée que Marie n’est pas mère d’un homme mais mère d’un Dieu (théotokos en grec). Nestorius et ses disciples furent alors déclarés hérétiques et poursuivis...

La Sainte Famille

Ce tableau date du 18ème siècle, on n’en connaît pas l’auteur et il mesure 1m sur 1,34m(6). Il est actuellement situé à gauche dans la nef centrale. Il représente Jésus enfant sur les genoux de la Sainte Vierge, jouant avec Saint Jean-Baptiste. Ce tableau a eu une vie mouvementé…

Probablement acheté par le prêtre Pierre Chabert-Boudard qui ne manquait pas de moyens vers les années 1727, il est destiné à être placé dans la chapelle de l’hospice. Lors de l’inventaire de 1740, sa présence est noté dans la chambre des femmes avec 2 lits, 5 chaises et 2 bénitiers…

Il est fort probable qu’il ait rejoint l’église lors de l’expulsion des sœurs de l’hospice en avril 1903. En tout cas, il n’est pas noté sur l’inventaire de l’église fait par un curé le 3 novembre 1898. C’est un tableau d’une grande valeur. Dans son inventaire de 1972, le curé Linsolas note le "bleu d’orient" de la robe de Sainte Élisabeth (influence espagnole). Il est indéniable que l’artiste qui a peint ce tableau a été influencé par Giulio Romano (en français Jules Romain 1499-1546), lui-même élève du célèbre peintre Raphaël. Ce tableau a été inscrit aux Monuments Historiques en 1983...

Il représente les deux cousines Élisabeth et Marie qui font jouer ensemble Jésus et Saint Jean-Baptiste. Marie porte un vêtement rouge et, sur ses genoux, se trouve Jésus. Élisabeth avait eu Saint-Jean-Baptiste avant la naissance de Jésus. En haut à droite se trouve un vieillard qui lit un livre. C’est Zacharie, le père de Jean-Baptiste et mari d’Élisabeth. Dans l’évangile de Saint-Luc, il est dit qu’Élisabeth et Zacharie étaient vieux et sans enfant. Zacharie était prêtre (ce qui expliquerait le livre) et au temple, un jour, un ange lui apparut pour lui dire qu’ils allaient avoir un enfant, un garçon qu’il fallait l’appeler Jean. Zacharie douta et il fut immédiatement puni en devenant muet. Quand l’enfant naquit, Zacharie écrivit sur un parchemin “son nom est Jean” et aussitôt il retrouva la parole...

Saint-Roch et Sainte-Catherine

On ne connaît pas l’auteur ni la date de création de ce tableau(7). Il est actuellement situé au-dessus de l’autel dédié à Saint-Roch, à gauche de la nef centrale.

Il représente Saint-Roch et son chien avec Sainte-Catherine d’Alexandrie. Saint-Roch (1340-1379) était un médecin formé à l’université de Montpellier. La légende dit qu’il était parti en Italie et qu’il avait soigné les malades de la peste bubonique en incisant les bubons avec son bistouri. Au contact des pestiférés, il a contracté la maladie qu’il présente sur le tableau en montrant le bubon qu’il a sur la cuisse. Malade, il s’isole loin de tout et son chien, qui représente la fidélité et l’attachement à son maître, va aller quémander tous les jours des vivres auprès d’un châtelain pour l’alimenter…

Sur toutes les œuvres, Saint-Roch est facile à reconnaître avec son chien et son bubon. Il va guérir et mourra beaucoup plus tard à Voghera (Lombardie, Italie) vers 1376/1379. Les Vénitiens disent que ses reliques ont été apportées à Venise après sa mort. Il y a donc à Venise, une Scuola San-Rocco (confrérie charitable laïque), un des bâtiments les plus beaux de Venise et qui a été entièrement décoré par Tintoret, un des plus célèbres artistes vénitien de la renaissance (1518-1594)...

Sainte-Catherine d’Alexandrie (à ne pas confondre avec Sainte-Catherine de Sienne) est toujours reconnaissable grâce à l’instrument de son martyre : une roue dentée, sur ce tableau elle est représentée à ses pieds. L’Église en a fait une très grande sainte car elle a refusé le trône d’Alexandrie pour préférer la vie religieuse, ce qui lui a coûté la vie. On la voit toujours représentée avec cette roue dentée...

Conclusion provisoire

Il manque au moins 4 grands tableaux par rapport à l’inventaire de 1907, celui de l’Adoration des Rois, celui de Sainte-Ursule et ses compagnes, celui d’une Assomption avec Saint-Roch au-dessous, et celui de l’Annonciation. On sait seulement qu’un grand tableau qui tombait en lambeaux a été brûlé…

Guy

Remerciements à Monsieur Denis Martin pour son aide toujours aussi précieuse et à mon frère Jean pour ses indispensables connaissances en histoire de l’art…

 

(1) Monsieur Denis Martin a écrit de nombreux ouvrages sur Barbentane, voir le site :

http://bne.lagramillere.free.fr/barbentane-bibliographie.htm pour en savoir plus.

(2) Voir le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Querelle_des_inventaires pour en savoir plus.

(3) Imprimerie Mistral à Cavaillon (tirage épuisé).

(4) Un taureau rouge avec une lanterne entre les cornes dans une croix de Malte.

(5) Nous poursuivons nos investigations pour essayer de faire classer ce tableau, comme cela aurait dû être le cas en 1983.

(6) Ce tableau a été restauré en 2003 par Madame Marie-Claire Rey.

(7) Son encadrement et ses dorures ont été restaurés en 2003 par Madame Marie-Claire Rey.

(8) Cette icône a été offerte par une paroissienne. Les autres icônes sont des acquisitions du père Jean-Marie Dissac avant l’an 2000 pour servir aux différentes célébrations avec les enfants du catéchisme.

Les icônes

Devant l’autel de la Vierge et aussi dans la chapelle Sainte-Croix se trouvent 5 icônes récentes, 4 portent la même signature. On trouve sur ces peintures sur bois des textes abrégés en grec. Pour signaler au lecteur qu’ils sont abrégés, on place au dessus de la première et dernière lettre un petit signet horizontal...

Les tableaux

Sur cette icône, la Vierge est représentée avec des vêtements rouges et bleus en références à la destruction du temple de Jérusalem et qui aurait dû être reconstruit en saphir et rubis(8).

Sur cette icône, la Vierge est représentée avec une étoile sur le front et une sur l’épaule. C’est une référence à une prière qui dit qu’elle est la "stella matutina", l’étoile du matin.

Sur cette icône, la vierge porte dans son cœur le Christ qui vient délivrer les hommes. Il donne la main à Adam et Ève pour les faire entrer à nouveau dans le paradis terrestre.

Sur cette icône, Jésus porte une auréole où l’on trouve l’alpha et l’oméga. En haut, à gauche, l’inscription en grec est un abrégé qui signifie "Mater Theon", mère de dieu.

Et, sur cette dernière icône, Jésus tient son apôtre Jean l’évangéliste dans les bras. On retrouve l’alpha et l’oméga dans l’auréole. Mais le texte est en français alors que la signature est toujours la même en grec.

Il est indispensable de venir à Barbentane

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