BARBENTANE

Nos moulins à vent

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de Barbentane

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Sur ce dessin, qui date de 1420, on aperçoit deux moulins à vent, à droite, en arrière plan...

Il n'empêche que ce dessin par bien des aspects nous interroge. Il y avait-il deux tourillons l'un sur l'autre ? Le château épiscopal était-il lui aussi surmonté d'une tourelle ronde ainsi que la tour elle-même ?

En tout cas, l'assise même où se trouve l'ensemble, le château et la tour, semble être fantaisiste. Serait-ce une vue d'artiste ou alors une recopie d'après des dessins plus anciens ?

En tout cas la disposition géographique est conforme à la réalité, l'emplacement du wc est là pour le confirmer...

Mais leur moulin reste !!! Et même s'il est moins célèbre que celui de d'Alphonse Daudet à Fontvieille, c'est le plus beau de la Forêt de Barbentane(11). Racheté dans les années 1960 par le maire de l'époque, Joseph Chaix, il fait partie depuis de la propriété de cette famille. Plusieurs fois retapé, avec deux anciennes meules et un puits à ses abords immédiats, il fait vraiment belle figure dans un cadre si bucolique qu'il sert de décor naturel pour faire de nombreuses photos de mariage. Une nouvelle fois, ses ailes ont été refaites à neuf durant ce mois d'avril 2011. C'est le signe qu'il est prêt, tôt ou tard, à reprendre du service. Et, restons optimiste ou pessimiste c'est comme vous le voulez, cela pourrait se voir sous peu quand les prix des énergies seront tels qu'il nous faudra bien nous tourner vers les solutions du passé(12) pour subsister…

Guy

Tous mes remerciements à Monsieur Delbosco fils et à mes adorables correctrices...

Une petite pensée à René Jarno et Henri Linsolas qui, je n'en doute pas, seraient ravis d'apprendre que l'on continue à écrire sur Barbentane...

 

1       Ce dessin reste au demeurant très mystérieux par bien des aspects.

2       Je reste très sceptique sur ce moulin, du moins à son nom, car le Bosquet est un quartier dans la plaine, là où est maintenant le stade municipal, endroit peu propice, du moins à Barbentane, pour installer un moulin à vent ! Par contre, à cet emplacement justement existait depuis déjà fort longtemps un moulin à eau dont ils parlent abondamment dans ce même livre. Je pense qu'il y a eu, au moins, confusion de nom.

3       A l'emplacement actuel du Calvaire. Vue la plate-forme circulaire, ce devait être un moulin de belle dimension.

4       Voir à ce sujet le Du Haut de la Tour d'avril 2011.

5       Cette appellation Forêt de Barbentane n'est pas le fruit de mon imagination, dommage. C'est le nom officiel, porté sur les cartes Michelin, de cette partie de la Montagnette.

6 Cette date est inscrite sur le linteau au-dessus de la porte d'entrée.

7 Dixit Jean Arno et Henri Linsolas, mais il plus plausible qu'il bégayait grave.

8 Il reste en excellent état un de ces moulins à toit tournant à St Saturnin les Apt. Cette amélioration technique permettait au meunier de faire de la farine au moindre souffle de vent, d'où qu'il vienne.

9 L'aile Berton, inventée vers 1840, est un système de planches mobiles qui peuvent s'écarter pour offrir une large prise au vent. Elles dispensent le meunier de la lourde tâche de la manœuvre quotidienne des toiles. Ce système se répand dans les régions de France les plus productrices (Beauce, Anjou, Bretagne…) mais arrive trop tard pour une meunerie déjà en déclin ailleurs.

10 Histoire de Barbentane de ces mêmes auteurs.

11 Toutefois, félicitations au village de Boulbon qui a réussi le tour de force de remettre en état son moulin (qui se nomme Bonnet) qui fabrique maintenant une farine à l'ancienne d'une excellente qualité même si elle n'est faite qu'en petite quantité.

12 Et je dis volontiers, même très fort pour les plus sceptiques, qu'il vaut mieux voir les ailes des éoliennes tourner, même si elles sont de grandes dimensions, que d'habiter aux abords immédiats de la centrale de Fukushima.

Ce sont les hommes du néolithique (-9 000 ans avant JC) qui ont inventé les premières meules. Elles leur servaient à écraser les grains de céréales pour en faire de la farine qui, salée et mélangée à de l'eau, donne une pâte. Cette préparation une fois cuite donne du pain. Même maintenant, la fabrication du pain reprend toujours cette suite d'opérations logiques…

Petit à petit, la technique du meulage des grains s'est perfectionnée par des systèmes plus ou moins élaborés. Les Romains ont perfectionné les moulins antiques en inventant les meules rotatives généralement mues par des roues à aubes placées sur des cours d'eau naturels ou artificiels...

Sur cette carte qui date 1524, on ne voit aucun moulin,

par contre le gibet de potence, lui, est bien représenté

Le moulin à vent est apparu en Orient, en Égypte antique et en Iran (il est utilisé en Perse pour l'irrigation dès l'an 600). Signalé très tôt en Grande-Bretagne (Abbaye de Croyland en 870), le moulin à vent s'est généralisé en Europe vers le XIIème siècle, d'abord sur les côtes maritimes des pays du Nord : Grande-Bretagne, Pays-Bas, puis dans les pays de la bordure atlantique : Portugal, France et de la mer du Nord à la mer Baltique : Belgique, Allemagne, Danemark et enfin dans les îles, y compris en mer Méditerranée…

On les trouve sur des éminences, soit isolés, soit groupés en série, ainsi que dans des lieux éloignés des cours d'eau. La première attestation de moulin à vent en France en 1170 figure dans une charte de la ville d'Arles…

Sur ce dessin, qui date de 1757, on voit très nettement le moulin qui était à la place du calvaire actuel. Par contre, le moulin de Canade (à la droite du dessin) semble désailé et paraît surdimensionné par rapport au château du Marquis

Pour Barbentane, dès 1420, deux moulins figurent en deuxième plan sur un dessin représentant la Tour Anglica(1) et grosso modo à leur juste emplacement…

Sur ce dessin, qui date des années 1800 environ, là les moulins sont légion. On en compte cinq.

Dans leur livre sur Barbentane, René Jarno et Henri Linsolas nous indiquent qu'en 1659 il existait trois moulins à vent. Deux de ces moulins nous sont connus :

· Le moulin du Bosquet(2), dont la première mention date de 1565.

· Le moulin de Canade, édifié au début du XVII" siècle, qui appartenait, en 1641, à M. de Puget de Barbentane.

Toujours dans ce même livre, les auteurs nous disent qu'en 1740, d'après le cadastre, il existait quatre moulins à vent :

1. Le moulin de Guigues Honoré, sur la côte, qui fut acheté par M. de Puget de Barbentane le 13 mai 1766.

2. Le moulin de Martin Jean-Louis, sur la côte, qui fut acheté par Claude Ardigier le 26 mars 1746.

3. Le moulin de Guigues Esprit ou Grand moulin, situé aux Espidègles. Il fut démoli avant 1827, date à laquelle fut édifiée la croix de mission(3), près du cimetière. C'est M. de Puget de Barbentane qui l'avait acheté le 13 mai 1766.

4. Le moulin de Canade, appartenait à M. de Puget de Barbentane. Il figure sur le cadastre sous le nom de «pigeonnier».

Les trois moulins, autres que celui de Canade, furent construits vers 1680.

En 1830, mis à part le moulin de Canade, qui avait été la citadelle avancée de la meunerie barbentanaise, il existait six moulins sur la côte, qui, à l'époque, était démunie d'arbres.

Sur cette photographie qui date des années 1890, si Bretoule est désailé, il ne

semble pas en mauvais état. La Forêt de Barbentane, elle, n'existe pas encore.

Ces six moulins étaient tous rangés à la file, le long du chemin dit «des moulins», qui va de Rampale aux Espidègles.

De ces six moulins, ceux de Guigues et de Martin furent construits vers 1680, deux autres en 1772, et les deux derniers en 1774.

A proximité du moulin de Bretoule, en léger surplomb et vers l'Est, il reste encore un pan de mur et l'assise de l'un de ces moulins. Les autres ont été 'avalé' par les constructions récentes qui se sont bâties le long de l'ancien chemin des Moulins qui s'appelle maintenant le chemin de du Moulin de Bretoule…

Il nous reste quand même deux moulins encore debout…

Superbe peinture du moulin de Canade par le peintre Delbosco

Le moulin de Canade vu par l'ouest

Le premier, un des plus anciens puisque déjà noté en 1641, est le moulin de Canade. Perché sur la façade Ouest du village même, il est souvent pris pour une ancienne tour défensive...

Il est resté longtemps la propriété du marquis de Puget de Barbentane. Un temps, il a servi d'école confessionnelle(4) avec au moins 180 élèves...

En tout cas c'est dans ce moulin, car sa mère y était institutrice, qu'est né le 31 mai 1900 Ernest Marcel André, dit Delbosco, un peintre reconnu du milieu du 20ème siècle...

Il nous a d'ailleurs laissé une superbe peinture de ce moulin. Son fils m'a gentiment donné la permission de la reproduire ici. Toujours en bon état, je pense qu'il se fera encore admirer longtemps…

La façade Sud du moulin de Canade

Le deuxième reste le plus célèbre, c'est le moulin de Bretoule. Situé à l'extrême nord de la Forêt de Barbentane(5) il était idéalement placé pour prendre les vents du nord quand ils soufflaient et, sûr, notre Mistral a dû souvent le faire souvent travailler...

Il a été construit en 1774(6) par Louis Berlandier qui était originaire de Boulbon et Pierre Deurrieu...

Le moulin de Bretoule vu par le Sud-Est, avec son puits carré au premier plan

Il doit son nom au léger défaut de prononciation de son ancien propriétaire, Louis Berlandier, car celui-ci bredouillait(7). En provençal, bredouiller ce dit «bretouneja» et en villageois facécieux comme ils se doivent de l'être, les Barbentanais ont eu tôt fait de surnommer ce meunier «Bretoule». Du coup son moulin, par mimétisme, a pris lui aussi ce surnom. Ce sobriquet a perduré dans la famille jusqu'à Claude Berlandier son petit-fils…

Les restes d'un ancien moulin situé en léger surplomb de Bretoule

Date inscrite sur le linteau de la porte d'entrée du moulin de Bretoule

Bretoule vu du Nord-Est

Hélas, vers les années 1850, les minoteries industrielles à vapeur qui commençaient à fonctionner faisaient une concurrence impitoyable aux meuniers locaux qui étaient toujours tributaire du temps. Malgré des modernisations techniques avec des toits tournants(8), puis avec des ailes plus faciles à 'ouvrir ou fermer'(9), l'apparition de la roue éolienne, à pales nombreuses, inventée aux États-Unis, les a rendus complètement obsolètes…

Le Bretoule que tout le monde connaît

Claude Berlandier, nous disent René Jarno et Henri Linsolas(10), était un homme curieux. Il se rendait souvent dans la plaine et, quand il pouvait attraper une couleuvre, il se régalait du rôti qu'il en faisait sur un feu de bois. Il avait de faibles ressources. Il avait déclaré qu'il se supprimerait quand il aurait moins de deux sous et qu'il ne pourrait donc plus s'acheter un verre de vin. Un matin, ne le voyant pas comme à l'accoutumée, ses amis avisèrent la Mairie. Les gardes-champêtres se rendirent alors au moulin, et virent Claude Berlandier se balançant au bout d'une corde. Il s'était pendu. Dans sa poche il ne restait plus qu'un sou ! Ainsi disparaissait, le 25 août 1898, le dernier des Bretoule…

Venez admirer le moulin de Bretoule, il vous attend !

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