BARBENTANE

Le Café Henry

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Pour fêter le 40ème anniversaire de l'achat du Café Henry par Monsieur Bernard Pialot et son épouse Geneviève, je vais essayer de relater son histoire...

Grâce à cette "usine" il devait y avoir très probablement une bonne animation à ses abords. Et qui dit animation dit, presque obligatoirement, un lieu où prendre patience, se désaltérer et s'abriter, en quelque sorte une taverne ou une auberge...

Tout d'abord, nous savons par nos historiens locaux, René Jarno et Henri Linsolas, que sur la place St Joseph la commune fit bâtir en 1460 un moulin à eau dit "Le moulin vieux ou moulin vieux de baudet"(1). Où était-il situé exactement, nul ne le sait avec précision. La commune a abandonné ce moulin en 1578, à cause probablement de la multiplication des moulins à vent privés dans la Montagnette...

Début de la route de Boulbon un jour de marché avant la guerre

Place Saint-Joseph, un jour de marché avant la guerre

Les marchés :

En mars 1582, le roi Henri III établit 2 foires, l'une le 24 juin pour la St Jean, l'autre le 18 octobre pour la St Luc ainsi qu'un marché tous les mardis sur la place de l'Église. En 1867, fut créé un marché quotidien de fruits et légumes sur le Cours. En 1925, le marché sur le Cours est déplacé à la place St Joseph. En 1934 le marché de la place St Joseph est déplacé à la place du Marché actuelle. A cette époque, le marché aux choux de Barbentane était réputé dans toute la région et, vu son importance, il s'étalait le long de la route de Boulbon et aussi le long du Chemin de la Lonne...

Jour de marché à St Joseph dans les années 40/50 (Carte Postale colorisée, collection de Jean-Pierre Vogt)

La place St Joseph :

C'était et c'est encore le grand carrefour à l'entrée, ou la sortie du village. Il est très probable que depuis des temps très anciens y étaient situés un lieu de repos et de restauration...

Première taverne connue : Au Bec Fin

La bâtisse principale, une belle maison en pierre, est située au Café Henry actuel. Ses soubassements sont anciens et un remaniement d'importance a été fait en 1877. Cette date est connue grâce à une inscription sur la porte qui donne accès aux anciens appartements. Elle est surmontée d'une sculpture signée Louis J(2), qui représente une cigale sur une branche d'olivier avec une inscription Au Bec Fin...

Des racontars, mais sont-ils vrais, nous sont parvenus disant que cette auberge était aussi "La maison des plaisirs". Les bourgeois du lieu s'y réunissaient pour discuter, fumer le cigare, jouer au billard français et, accessoirement, utiliser les chambres à l'étage pour des menus plaisirs bien agréables. Par contre, aucune lanterne rouge n'a été signalée...

Comme toutes les maisons dans la plaine, elle a subi de nombreuses inondations. Celle de 1891, a été repérée(3) juste en-dessous du linteau du garage à une hauteur de plus de 2 mètres. La hauteur de la crue de 1935 a atteint le niveau du comptoir actuel bien qui n'était pas encore construit...

Niche avec St Joseph (Collection Madeleine Pialot)

Il y a aussi, en hauteur et sur la façade Sud, une belle niche avec un St Joseph. Elle n'est maintenant plus visible et voici pourquoi...

Le Café Henry :

En 1935, ou peut-être en 1937, Monsieur Henry Courdon décide de construire un grand café au Sud de la bâtisse dans ce qui était le jardin. Il déplaça la croix de St Joseph qui se trouvait à l'angle Sud-Est et la plaça à sa position actuelle. Il se servit des murets déjà construits qui entouraient le jardin pour les rehausser. Mais, comme ces murets n'avaient pas de fondation, pour éviter qu'ils ne s'enfoncent, il décida d'alléger ce rehaussement en plaçant une bonne quantité d'ouvertures vitrées, d'où l'aspect un peu insolite de l'ensemble. Il fignola le tout en coulant un simple béton en guise de carrelage. Le Café Henry était né...

Croix de St Joseph à son ancien emplacement. On y distingue nettement le muret ayant servi d’assise au café Henry(6)

Tous les dimanches, et aussi les jours de fêtes, on pouvait danser dans la salle du restaurant qui devenait salle de bal. Avec l'animation du marché journalier, le Café Henry était un des commerces indispensables de la place St Joseph...

Pendant la guerre de 39/45, comme Henry(4) était prisonnier de guerre en Allemagne, le café a été tenu par sa mère Cécile Courdon (née Bruyère) avec sa sœur Marie-Louise, épouse Pardon(5). Après cet épisode, Henry est revenu au comptoir jusqu'en 1962...

Hauteur d’eau notée à côté du portail du garage

La façade Sud

La terrasse Ouest

La terrasse Est

Au 1er juillet 1972, c'est Geneviève et Bernard Pialot qui en prennent les rênes. Au décès de Bernard en 1997, c'est Frédéric, son fils dit Bill, qui en assure la succession. Depuis 2005 c'est sa sœur Madeleine, assistée de son compagnon Gérard, qui tiennent fermement et tendrement l'établissement...

Guy

(1) Page 142 de leur livre Histoire de Barbentane.

(2) Joseph Louis, père de Jean-Baptiste Louis.

(3) En dessous de cette trace, il y a une autre trace mais sans date. Cette dernière est signée AJM. C'est peut être Ayme Jean-Marie (grand-père maternel de la famille Bourges), car sur une maison située à proximité, on retrouve sa signature écrite en entier. Il y a aussi cette même signature au-dessus du linteau de l'ancienne porte d'entrée et au-dessous de la sculpture Au Bec Fin.

(4) Henry n'a pas été un prisonnier ordinaire, il s'est évadé 7 fois, toujours repris, hélas. La dernière fois qu'il a été attrapé c'était à Avignon, vraiment à deux pas du village. C'était aussi un grand joueur au jeu de Dames et il a participé à plusieurs tournois de haut niveau, jusqu'en Espagne et en Italie…

(5) Toutes deux sont décédées récemment.

(6Photo extraite du livre de Denys-Marie Turrier : Essai sur les origines de la Paroisse Barbentane et de sa vie religieuse (1939)

Sources : divers livres sur Barbentane (voir Barbentane, sa bibliographie).

Remerciements : à Madeleine Pialot, Frédéric Courdon et Laurent Courdon.

Et une bise toute particulière à ma correctrice qui est toujours un ange pour me supporter...

Pour boire au coup au Café Henry ou pas,

Barbentane vous attend !

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Barbentane, le plus beau village de l'Univers

En 1959, une association bouliste se créée avec l’intitulé La Boule Gauloise et prend son siège au Café…

En 1961, cette association dépose ses statuts à la préfecture et les modifie une année plus tard avec comme nouveau nom : La Boule Gauloise du Rond-Point car, entretemps, un immense rond-point est venu garnir le centre de la place Saint-Joseph...

Cette association est toujours en activité, elle remplit souvent la place du Marché pendant des après-midis entières avec des joueurs de boules acharnés…

En 1962, le café a été vendu à Mme et Mr Lucie(5) et Maurice Deschaux, des rapatriés d'Algérie. En 1972, ils se retirent au moulin de Canade...